Pour un bon usage des moyens de communication

Il se remarque une présence de plus en plus envahissante de l’écran dans notre quotidien. Avec les smartphones, les ordinateurs, les tablettes, les postes téléviseurs… Il y de quoi se questionner quant à la gestion de leur usage. C’est ce que le journal en ligne www.mbwira.bi cherche à savoir auprès de ses interlocuteurs.

Selon Longin Bizimana, directeur Marketing à StarTimes, l’une des entreprises de télédiffusion numérique et de distribution de signaux, présente au Burundi depuis 2010, cette entreprise atteint plus de 150 000 abonnés.

« L’écran est devenu incontournable, la nouvelle structure des médias s’impose au monde entier ; et chez nous, elle arrive même dans les milieux ruraux aujourd’hui ; si bien que nous devons absolument faire avec », martèle Abbé Adrien Ntabona, spécialiste de la culture et la tradition burundaise. Il ajoute : « Nous ne pouvons plus y échapper, il ne faut pas réagir par la fuite sur soi, il faut affronter les médias et pouvoir éduquer par eux ».

Une conviction qu’il partage avec Justin Mugisha, coach parental du cabinet « Turere », et psychologue du développement psychosocial des enfants et des adolescents et de l’éducation. « il faut savoir que ces moyens permettent aux adolescents de se former car ils sont à l’âge de la découverte, ou se former pour interagir avec les autres parce que ces jeunes sont à l’âge d’entrer en contact avec les autres, de nouer des relations avec les autres » , indique-t-il.

Longin Bizimana n’est pas loin des précédents en affirmant que les chaînes changent les moeurs, la façon de vivre, pour lui, « on évolue avec le temps et les choses évoluent avec le temps » . Le Burundi de 1930 n’est pas celui de 2023 , insiste-il.

La responsabilité des parents

Pour que les enfants et les jeunes fassent un bon usage de ces moyens de communication, les interlocuteurs du journal mbwira.bi en appellent à la responsabilité des parents.

« Il faut que les parents suivent et vérifient ce que ces enfants sont en train de regarder à la télévision » , conseille le directeur Marketing à StarTimes. Il n’y a aucun doute, confirme Abbé Ntabona, les parents doivent obliger techniquement l’enfant à ne faire que des choix de contenus anodins, pour des contenus de sexualité déviée par exemple, il faut que l’enfant n’y ait pas accès, prévient-il avant d’ajouter qu’un parent qui laisse libre choix aux enfants est un mauvais parent.

C’est en termes du temps où il faut être vigilant, fait remarquer Justin Mugisha, car, explique-il, ils peuvent se servir de ces moyens de communication de façon excessive en dépassant le temps qu’il fallait. Ainsi veillez à ce que ça n’impacte pas d’autres activités comme les études , ajoute-il. Car, explique abbé Ntabona, à la longue quand un enfant ne s’occupe que de l’écran, il devient complètement distrait, il perd la capacité de se concentrer.

Justin Mugisha ajoute que ces moyens de communication peuvent être un handicap pour les jeunes comme pour les adultes , pour entretenir de réelles relations avec les autres. Il cite un auteur qui renchérit : « l’écran c’est pour nous servir et non pour nous asservir » .
Il conclut qu’il y a ainsi matière à réflexion sur tout ce qui est servi sur l’écran quant à ce à quoi ça sert, laissant ainsi insinuer que tout ce qui est proposé comme contenu n’est pas nécessairement utile.

Apport des contenus traditionnels dans les médias

Longin Bizimana déplore l’absence de moments que les parents réservent aux enfants. Des moments selon lui pendant lesquels ils pourraient leur raconter des fables, des devinettes…Et c’est à ce moment que les enfants s’en remettent aux chaînes de télévision qui les occupent. Adrien Ntabona souligne qu’il devient impérieux « que nous affrontons les contenus dans les médias, les marier avec la tradition » . Il propose qu’il y’ait des compositeurs de programmes pour éduquer les enfants, se laissant éclairés par l’école familiale du soir, l’école des contes par exemple.
« Immaginez-vous les chants de fables présentés à la télévision, ça serait extraordinaire, ou bien les chants liés au travail et au développement, à la vie sociale » , se réjouit-il avant d’insister: « Il faut faire en sorte qu’aujourd’hui, nous composons nous-mêmes de quoi offrir à nos enfants au lieu de les laisser gober n’importe quoi dont on ne connaît d’ailleurs l’allure » .

Il appelle ainsi les créateurs de contenus et les compositeurs, ceux qui font aujourd’hui l’animation médiatique, à prendre conscience que nous « devons créer ce que nous puissions donner au lieu uniquement de recevoir » tout en insistant sur la contribution du passé pour animer le présent et préparer l’avenir.

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