Concilier l’économie et l’environnement, tel est l’objectif du plan d’aménagement intégré du littoral du lac Tanganyika. Un plan qui a fait objet d’un atelier de discussion entre les investisseurs, l’administration et les représentants de la population à l’hôtel Zion Beach à Bujumbura ce jeudi 18/8/2022.
Ce littoral est long de 159 km et large de 150 m, précise Joseph NIMFASHA de la commission qui a fait l’état des lieux des activités qui s’exercent le long du lac Tanganyika. Et de Gatumba à la frontière Burundo-congolaise jusqu’à Mushara à la frontière Burundo-Tanzanienne, ce littoral est traversé par 36 rivières, ajoute-t-il.
Les Burundais ont occupé de manière anarchique ce littoral,regrette Félicien Nyorobeka Directeur de l’environnement, des ressources en eau et de l’assainissement au ministère ayant l’environnement dans ses attributions.
Avec la récente montée des eaux du lac Tanganyika, il fallait trouver une solution allant dans le sens de prendre en main l’aménagement du littoral du lac Tanganyika, explique-il.
Ce plan a été élaboré en sorte que d’une rivière à une autre, l’on puisse proposer des aménagements à y faire et des investissements à y orienter ; et de manière à identifier l’activité à exercer dans chaque site.
Les principales orientations ont été données, il reste à délimiter les sites et y mettre des panneaux de signalisation, précise Félicien Nyorobeka.
Sur une superficie de plus de 3500 hectares, estime le Directeur de l’environnement, eau et assainissement,les principales activités sont la pêche, l’agriculture, le tourisme. Elles doivent être faites avec des investissements qui puissent permettre des profits pour les investisseurs et produire des emplois, mais sans oublier la protection de l’environnement. En effet, se desole Joseph NIMFASHA, il s’exerce jusqu’à présent sur le littoral du lac tanganyika, des activités peu rentables : une pêche artisanal avec un équipement rudimentaire, une agriculture de subsistance, des hôtels à côté desquels on peut constater des dépotoirs d’immondices et par conséquent peu attirants pour le touriste….
Pour que les activités sur ce littoral puissent être économiquement rentables mais aussi respectueuses de l’environnement, Félicien Nyorobeka fait savoir des activités qui doivent commencer pour assurer une base solide aux investisseurs : l’installation de la fibre optique pour l’internet, la construction des routes, l’acheminement de l’électricité, la mise en place d’infrastructures d’assainissement.
Nyorobeka estime que ces activités peuvent être évaluées à un budget de plus de 2 milliards de dollars américains.
Les investisseurs ont appréciés ce plan d’aménagement intégré du littoral du lac Tanganyika et demandent qu’il puisse être accompagné par des textes de réglementation. Cependant, certains affichent un certain septicisme, se rappelant des derniers debordements des eaux du lac Tanganyika avec le tort subi par leurs investissements.
L’exemple est celui d’une representante de « Nonara beach. » Elle affirme que son entreprise y a subi une perte de plus de 4 milliards de Fbu. Et de se demander si les banquiers peuvent encore avoir confiance et donner leur argent aux investisseurs ayant des projets sur le littoral du lac Tanganyika.
A cette inquietude, le directeur Nyorobeka tranquilise et responsabilise chaque burundais. Les debordements des eaux du lac ont eu lieu pour des raisons de changement climatique. Pour lutter contre les torts de ce changement, il faut savoir vivre avec l’environnement notamment en respectant les conseils des experts en ce qui est des constructions par exemple. Mais aussi, souligne-il, chaque burundais doit prendre conscience de l’importance de respecter l’environnement et cela par la sensibilisation.
Une telle réunion d’échanges sur ce plan est aussi prévue de se faire dans la ville de Rumonge et à Nyanza-lac.