Dans un atelier de sensibilisation sur la bonne gouvernance foncière en matière des expropriations, ce 31/5/2022, il s’est nettement remarqué que l’Etat ne connaît pas les terres qui lui appartiennent.
Emery Nukuri, directeur de l’institut d’administration et de cartographie foncière de l’université du Burundi, qui a organisé l’atelier conjointement avec Jamii asbl, affirme que depuis la colonisation, l’État n’a pas identifié ou délimité ses terres.
La situation est ainsi au moment où des projets de développement tel l’agriculture, la construction des routes, des barrages, des chemins de fer, des mines nécessitent des espaces pour se réaliser. À ce moment, l’Etat fait recours aux expropriations.
Il peut donc arriver, nuance Emery Nukuri qu’en expropriant les populations, l’Etat leur donne des indemnités alors que le terrain qu’elles occupaient appartenait à l’Etat, ce qui constitue une perte.
Pour Emery Nukuri, il est urgent que l’Etat identifie et delimite ses terres. Il doit aussi planifier les expropriations en prévoyant le budget annuel y relatif. Il conseille aussi à suivre si les projets qui ont été objet d’expropriation ont été réalisés.
Le directeur de l’institut d’administration et de cartographie foncière conseille d’utiliser la ressource terre avec pragmatisme. Il n’est pas sensé d’octroyer 10 hectares pour y construire une maison pour une famille, un espace où l’on pourrait bâtir un logement social pour 100 personnes, explique-t-il. Il ajoute que cette planification tiendrait compte aussi des terrains fertiles pour l’agriculture et des espaces pour bâtir avant de conclure que la planification permet une promotion d’un développement harmonieux.