L’accession d’Evariste Ndayishimiye au fauteuil présidentiel a redonné espoir à la population . Les discours directs apaisant les esprits toujours aux lèvres . Tant d’ efforts ont été déployés pour renouer des relations diplomatiques avec les pays qui , depuis un certain temps étaient en veille . Une mission presque réussie , malgré la longue attente jusqu’à présent de la coopération ouverte avec le voisin du Nord . Et la vie « économie » de la population , la courbe est-elle montante avec l’allure des prix des produits de la première nécessité ?
« La production est en abondance , la famine n’a pas sa place dans notre pays pour le moment » , indique Déo Guide Rurema , ministre de l’agriculture , de l’élevage et de l’environnement ,dans une conférence de presse du 9 Mai 2022 . A la hausse exponentielle des prix , « ce qui est sûr , est que ces produits que vous dites chers sont disponibles sur le marché. On a voulu valoriser les efforts du producteur » , se défend-il . Et d’ajouter « et d’ailleurs ceux qui grognent sont les fonctionnaires qui ne s’investissent pas dans l’agriculture ».
L’idée à laquelle ,un cultivateur de Rumonge Kabura Evode n’est pas d’accord . Pour lui ,si la production est abondante, le prix d’achat doit impérativement baisser , ce qui est presque inexistant aujourd’hui . » Chez nous grâce à la production suffisante des oranges et mandarines ,aujourd’hui avec 1000fbu tu peux acheter presque tout un panier rempli » , nous donne un exemple Kabura. Ce cultivateur indique que la production abondante des produits vivriers est seulement dans les discours , et ces derniers ne convainquent personne tant qu’ à côté de la hausse des prix , on observe même la rareté au marché . « Le haricot chez nous à Rumonge , en témoigne » affirme-t-il . Kabura a un espoir d’un lendemain meilleur . Son espoir se fonde sur la détermination du gouvernement responsable et laborieux . »On espère que notre président gardera l’allure du début pour nous faire avancer sinon , le relâchement nous amenerait à savourer une paix mais la famine à la porte »
La ministre ayant le commerce dans ses attributions n’est pas loin de ce citoyen du sud du pays . Selon Marie Chantal Nijimbere , economiste de formation , c’est la loi l’offre et de la demande qui entre en jeu . « Si l’offre est supérieure à la demande , le prix baisse . Et au contraire , le prix augmente » , explique-t-elle pour convaincre les journalistes en conférence de presse du 04 Mai 2022 . A la rareté de ces denrées localement produits , la ministre Chantal Nijimbere évoque la démographie qui augmente à la vitesse supérieure de celle des entreprises . Aussi, ajoute-t-elle , la réponse à l’appel du chef de l’État à la population de s’adonner à l’entrepreneuriat , ce qui a accouché la création des entreprises/industries nécessitant certains des ces produits comme le sucre et le ciment .
Le numéro 1 burundais , lui aussi émet dans les mêmes ondes que l’économiste Chantal . Il indique que des entreprises locales comme la Sosumo (société sucrière du Moso) ont été dépassées. « il est difficile de répondre à aux besoins de ces clients » ,c’était dans une conférence de presse du 10 Mai 2022 à Ntare House . Pour les prix de certains denrées alimentaires , le Chef de l’Etat évoque les commissaires comme l’une des causes .
Kwizera Eliane ,étudiante à l’université du Burundi en Bac 2, âgée de 23 ans affirme que la paix règne mais le pain une autre chose : » il est vrai nous sommes dans la paix totale mais la vie nous coûte chère, nous vivons une vie compliquée du fait qu’aujourd’hui la maigre somme que nous recevons comme prêt-bourse est insuffisante ,il est difficile pour nous de répondre à nos besoins primaire à cause des prix qui montent du jour au jour « . Cette étudiante indique fait savoir qu’ une assiette au restaurant qui était à 1000F dans deux derniers mois , s’achète aujourd’hui à 1500F et ajoute-t-elle , les prix grimpent alors que les revenus sont immobiles.
Rappelons que le ministère de l’ agriculture, de l’élevage et de l’environnement avait tenté de fixer les prix au producteur mais le fruit sur le marché , semble être supérieur au pouvoir d’achat de la population burundaise
Irénée Ndayikeza